Le Passage

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Mes doigts froissent les feuilles et les effeuillent

Tracent des mots Discordants et Monotones

Mots ocres et capucines Maures, Feuilles de 'Automne

L'Alizé se lève Souffle et t'essouffle

T'enlève et tu t'envoles Feuille d'Automne

Ma main te retient et s'affole

Le temps t'entraîne Il est Géole

L'air est a l'heure Qui m'en peine

L'Ether t'appelle Mon coeur s'écache

En vain ma main s'agite L'Eclat te tire, t'emmène

Mes yeux se rivent S'attachent

Mais le rayon te mire et t'attire

Mes pas sont dans ta marche Mais la terre me happe

Le soleil t'enflamme et te hache T'estompe et te dissipe

Et l'écran Blanc t'aspire La Nuée te respire et te retire

Imagine la Route Prisonnier, Ébloui par le doute

Dans la splendeur, en déroute Le temps nous souque

Mes mains sont pleines de mots J'ai aussi un stylo

Mais le ciel est d'Automne Plat gris et monotone

J'esquiche mes souvenirs Et ma main les retient

Des senteurs, en écho Ma mémoire a des rires

Des verbes pour le dire Mais le jour est d'Hiver

En vain, mes mains s'agitent Le ciel te retire et s'étire

Mes larmes, elles s'essuient Mon rêve me poursuit

Des crayons pour l'écrire Si le printemps revient

J'ai vu l'embarcadère Et au quai, ton attente

J'ai rêvé ton Passage Il est de tous les âges

Mais dans le doute J'ai perdu la route

Il me reste des Feuilles Et des mots pour le dire

Il me reste des mots Des Feuilles pour écrire

J'ai aussi des pinceaux Du blanc pour le Soleil

De l'or et puis du miel Pour dessiner ton Ciel

J'ai retrouvé la route Il n'y a pas de doute

Pour partir en Voyage connaître le passage

Il y a la Filadière qui mène a la rivière

J'attendrai le Printemps D'apprivoiser le Temps,

Pour croire à ton Ciel Je garde l'or et le Miel

Il me reste des Feuilles et des mots pour le dire

Je rêve à la Cité, Où tu t'es abrité,

D'or sertie de brillants Je peux l'Imaginer

Il me reste des mots Des feuilles pour l'écrire

Il me reste des rêves Je les ai arrimés

pour joindre l'autre rive Il me faudra mourir

Pour partir en voyage Connaître le passage

Il y a la Filadière qui mène à la Rivière

J'ai retrouvé la Route Il n'y a pas de doute

J'attendrai d'être sage D'avoir un très grand âge

Pour voir ce rivage Connaître le Passage

Je veux cueillir des mots Discordants et Monotones

et des Feuilles d'Automne d'amarante et de sauge

J'irai à la Rivière revoir la Filadière

Je veux recueillir des sons Émouvants, volatiles

Je veux cueillir des traits Sonores et Irascibles

Je veux cueillir l'or Fauve, blond, Flamboyant

de la myrrhe, de l'Encens Éternel, Évanescent

mes doigts froissent des Feuilles et les effeuillent

Tracent des mots Discordants et monotones,

Mots ocres et capucines Maures, Feuilles d'Automne

CBMarcopoulo 02/2006